Un système nerveux qui fonctionne bien est important pour le bien-être et la longévité. Les nerfs spinaux, qui sortent de
votre moelle épinière, dans votre dos, servent à contrôler la plupart des muscles de votre torse, de vos bras, de vos jambes,
ainsi que de vos intestins, votre vessie etc...
Les nerfs crâniens, eux, émergent de votre tête. Il y en a douze paires. Ils contrôlent principalement ce qui se passe sur
votre visage et dans votre cou, mais le dixième se prolonge bien au-delà.
Appelé « nerf vague », ce nerf n°10 influence votre corps et votre cerveau beaucoup plus que la plupart des gens ne le
réalisent.
La puissance du nerf vague
Le nerf vague contrôle vos cordes vocales, vous permet d'avaler, maintient votre larynx ouvert pour respirer, ralentit le
rythme cardiaque (quand c'est nécessaire), démarre et contrôle la digestion, provoque les réactions d'inflammation,
influence de nombreuses glandes endocriniennes, c'est-à-dire les glandes qui produisent des hormones, ces précieux
liquides qui influencent les fonctions vitales : glandes surrénales (hormones du stress), thyroïde, pancréas, qui produit
l'insuline qui régule le sucre sanguin et le stockage des graisses.
80 à 90 % des fibres du nerf vague servent à envoyer de l'information de vos organes et de votre système digestif vers votre
cerveau. Il relaye l'information provenant du « système nerveux entérique », ou « second cerveau », constitué de 200
millions de neurones le long des intestins, et qui sert à contrôler la digestion.
Les recherches sur le nerf vague et ses effets sur le corps et le cerveau ont révélé qu'il était important que ce nerf soit
toujours en bon état, et que stimuler son fonctionnement améliore l'état de santé général.
Les nerfs qui vous détendent
Dans le vocabulaire médical, les fonctions nerveuses qui aident le corps à se détendre, à ralentir, sont appelées « système
nerveux parasympathique », par opposition au « système nerveux sympathique », qui prépare au contraire à l'activité,
physique ou intellectuelle.
La logique est la suivante : votre corps a parfois des besoins immédiats, par exemple fuir ou se défendre. Dans ce cas, le
sang se retire des organes qui n'accomplissent pas une tâche immédiatement nécessaire, comme l'estomac, pour aller vers
le cœur, les muscles, le cerveau qui ont besoin de fonctionner intensément : c'est le système nerveux sympathique qui
organise cette réaction, en libérant dans le corps un produit chimique activant les nerfs sympathiques (on dit un «
neurotransmetteur »), l'adrénaline.
Plus vous avez d'adrénaline, plus vous êtes alerte et intensément présent.
Une fois le danger évité, ou l'action terminée, les fonctions d'entretien du corps reprennent : c'est donc le système nerveux
parasympathique qui s'active à son tour. Il calme le cœur, ralentit la respiration, redirige le sang vers le système digestif. Les
nerfs du système nerveux parasympathiques sont activés par un autre produit chimique (neurotransmetteur) : l'acétylcholine.
Ce « système nerveux parasympathique » est aussi appelé « système nerveux vagal », car son nerf principal est le nerf
vague, dont j'étais justement en train de vous parler.
Le nerf vague permet au corps de se relaxer, ralentit le rythme cardiaque, régule la digestion et le sommeil. Vous comprenez
maintenant pourquoi ces différentes fonctions marchent ensemble.
Lorsque le nerf vague est excessivement suractivé, vous vous détendez tellement que vous pouvez vous évanouir : c'est ce
qu'on appelle faire un « malaise vagal », qui est une simple perte de connaissance en général sans gravité.
Sans aller jusque-là, stimuler raisonnablement le nerf vague produit de nombreux bienfaits.
Au-delà de la simple détente
Le nerf vague permet donc de se détendre après l'action, de se remettre à digérer, et même à dormir.
Mais ses bienfaits vont bien au-delà.
Parce que l'intestin est aussi le siège de 80 % des cellules du système immunitaire, l'activation du nerf vague augmente vos
fonctions immunitaires et anti-inflammatoires.
Stimuler le nerf vague aide aussi les personnes en surpoids à maigrir. Parce que cela donne une impression de plénitude,
on est moins tenté de chercher du plaisir, du réconfort, ou de lutter contre le stress et l'anxiété, en mangeant.
Jean-Marc Dupuis
Santé Nature Innovation